Chroniques

Le chant du tambour de Jean-Luc Bremond-Service presse

Résumé:

Pour devenir un homme, un jeune garçon de treize ans doit entreprendre sa quête de vision. Mais son père en a décidé autrement !
Alors que sévit la Grande Guerre en Europe, un jeune Algonquin de treize ans doit entreprendre sa quête de vision. Cependant son père, homme-médecine, a d’autres projets. Il l’envoie en mission pour interpeller ceux qui menacent son peuple et pour que s’accomplissent les prophéties. Il doit pour cela faire un tambour, c’est en le battant qu’il trouvera sa destination. Commence alors un voyage initiatique et périlleux dans les couleurs des quatre points cardinaux, le jaune, le rouge, le noir et le blanc, avec comme guide le chant du tambour.

Plongez vous dans ce récit initiatique grandiose, au coeur des immenses étendues du grand Nord Américain. Un contraste frappant entre la puissance de la nature et la violence meurtrière des hommes de l’autre côté de l’Atlantique.

EXTRAITS:

Les nuits fraîchissaient et les sommets lointains blanchissaient tels des anciens. Parés de jaune et d’oranger, les arbres garnissaient les flancs des montagnes et les fonds des vallées. L’automne était passé, un rapide trait de beauté sur la toile jade des épinettes et des sapins, le peintre avait embelli la nature avant le long hiver. Se reflétant dans les flots ambrés, les bouleaux couverts de feuilles d’or cachaient les mélèzes blonds perdant leurs épines sous le couvert de la forêt. Bien qu’appréhendant quotidiennement le retour de l’ours, Achack n’avait toujours pas quitté son camp. Afin de se fortifier, sitôt son tambour réalisé, il s’était remis à manger. À la manière de l’animal redouté, mais sans son agilité, il pêchait dans la rivière qu’avaient empruntée les chasseurs de son clan. Il avait gardé sa tunique de peau, retiré ses jambières, les pieds et les mains enfoncés dans l’eau glaciale. Il attendait le poisson emporté par le courant. Dès qu’il parvenait à en attraper un, il le jetait aussitôt sur la berge. Entre chaque prise, il observait le ciel bas et blême, les nuages pouvant annoncer la neige. Depuis quinze jours qu’il bivouaquait au bord du lac, il avait récolté des baies, chassé des lièvres, chevreuils, castors, porcs-épics et lagopèdes afin de constituer des réserves pour la route.

Après avoir pénétré la zone du parc jusqu’alors inter- dite, les détenus franchirent le grand portail pour se retrou- ver au sein d’un complexe de bâtiments et de monuments insolites. Ils observèrent, impressionnés, une grande arche en pierres sculptées, elle ouvrait sur une cour où s’élevait une grande habitation aux murs transparents reflétant le soleil, un rayonnement aveuglant. S’étalant vers le levant, au pied du palais de verre en construction, reposait un jar- din de plantes vertes soigneusement alignées, d’arbustes taillés au carré. Les représentants des premières Nations furent étonnés. Pourquoi les Blancs cherchaient-ils ainsi à

domestiquer les éléments ? La troupe d’indigènes poursui- vit son excursion. Elle croisa une grande statue de bronze, environnée de palmiers et de mimosas odorants. Cortez, le conquistador des terres du Sud, qui s’était approprié les richesses en massacrant ses habitants, avait à ses pieds des aigles sculptés. De voir son esprit protecteur ainsi figé dans la pierre, dans l’impossibilité de voler, troubla Achachak.

Les prisonniers passèrent sous un arc de triomphe et des- cendirent une large avenue. Ils traversèrent les quartiers animés de San Francisco, maisons basses, à cinq étages, villas nues ou fleuries, bassins et fontaines. Escaladant les nombreuses collines dominant la grande baie, les fau- bourgs s’étalaient à perte de vue vers la haute falaise et coulaient entre deux caps flottant sur l’océan Pacifique.

Les Natifs marchèrent avec émotion sur le sable brûlant et s’avancèrent religieusement dans l’eau tiède et limpide.

Certains avaient retiré leurs vêtements et n’avaient gardé

que le pagne ou le langota, d’autres restaient couverts de la tête aux pieds. Des mois durant, ils avaient entendu les rouleaux de la mer sur la plage, écouté les oiseaux crier dans le ciel, maudit leur détention arbitraire, sans procès, sans verdicts, ni même un mot pour les rassurer, ils retrou- vaient enfin la liberté. Ils se mirent à pleurer. Ne sachant pas nager, Achachak se contenta de tremper ses pieds dans l’eau salée. Effrayé par la succion que produisait le retrait des flots sur le sable mouillé, il fixa avec envie quelques téméraires qui crawlaient comme s’ils voulaient gagner au plus vite le large et disparaître à jamais. Son regard se perdit sur la multitude d’îles émergées, les voiliers et les bateaux

à vapeur libérant leurs fumées. Cherchant dans le ciel pur l’aigle afin de s’y accrocher, il ne vit que des goélands, des oies qui revenaient des contrées plus chaudes où elles avaient hiberné.

Les représentants des divers continents restèrent sur la plage la journée entière, sans rien faire d’autre que de respi- rer l’air marin, s’imprégner de soleil, s’étendre sur le rivage.

N’osant bouger de peur que leurs geôliers ne changent d’avis et les enferment à nouveau, ils ne touchèrent pas à la nourriture qu’on leur avait préparée, préférant jeûner pour remercier les ancêtres, les esprits, les âmes, les divinités, le tout autre de les avoir gardés. Les petits, en revanche, se précipitèrent sur les sandwichs et les boissons, puis ils cou- rurent retrouver leurs châteaux de sable, leurs îles secrètes ou bien l’eau tempérée. En remplissant de rires les longues journées de captivité, ils avaient permis à leurs aînés de survivre au découragement, la mélancolie, ils leur avaient donné la force de patienter, l’espoir de retourner dans leurs huttes, wigwams, riads ou casbah. Les enfants ne devaient pas dépérir, ils devaient être protégés.

À PROPOS DE L’AUTEUR:

Jean-Luc Bremond est né en 1964. Depuis de nombreuses années, il vit avec sa famille dans une communauté axée sur la non-violence où il exerce le métier de boulanger et de potier. Il joue de la musique et anime des ateliers de danse traditionnelle. C’est en marchant dans les grands espaces ventés du haut Languedoc que des histoires sont nées, nourries de la richesse de l’expérience communautaire.

Mon avis:

Je remercie Jean-Luc Bremond pour l’obtention de ce service presse ainsi que simplement pro.

La couverture du roman représente bien l’atmosphère du roman, tout en simplicité.

Ce roman est absolument divin, poétique,on apprend énormément de choses.

Achack est un jeune Indien, âgé de treize ans il doit entreprendre un voyage initiatique.La quête de vision
est expliqué simplement sur ce site:https://www.arizona-dream.com/

« La Quête de vision ou hamblechia, est un des deux grands rites révélés. Quand il part implorer une vision, l’Indien se retire sur une colline ou dans un bois, à l’écart du monde, pendant quatre jours et quatre nuits dans une fosse creusée dans le sol, pour véritablement se donner à toutes les forces et s’offrir aux esprits.(…) »

Achack par donc à la découverte des terres alentours, il doit aussi rencontrer d’autres personnes…

J’aime beaucoup ce genre de roman et celui-ci est de toute beauté,un grand moment de poésie.

Il pose aussi beaucoup de questions sur le mode de vie et traditions de ses tribus.

Ce roman est une pure merveille.

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